Lors de la dernière guerre, les valeurs fondamentales de la France, la résistance ont été menacées; la Résistance les a défendu. Nous pouvons beaucoup apprendre de ce mouvement.
La lune aux cheveux fous:
sur les traces de Maurice Pertschuk,
agent secret britannique dans la résistance française
Agé de vingt ans, Maurice Pertschuk s’installe sur la Côte d’Azur pour travailler dans la Résistance française en tant qu’agent de l’armée secret de Churchill. Durant l’été 1942 il organise un réseau de renseignements et de propagande anti vichy dans la région Toulousaine. C’est lors de l’occupation de la zone libre que ce réseau sera transformé en réseau d’actions et sabotages. Alors que la résistance grandit, le contre-espionnage allemand commença à infiltrer des différents réseaux français. C’est ainsi que le plan de saboter la Poudrerie de Toulouse, qui envoyait ses explosifs en Allemagne, va devenir une sourcière : Pertschuk et 14 membres de son groupe furent arrêtés, puis déportés en Allemagne. C’est à Buchenwald, où pendant 14 mois il cachait le fait qu’il était juif , que Pertschuk composa des vers sur des morceaux de papier récupérés, un recueil qu’il appela « les feuilles de Buchenwald ». Malgré son exécution 13 jours avant la libération du camp, sa poésie lui survécue. Sauvé par ses amis, elle fût publiée en 1946, et rééditée en 2003.
Maurice Pertschuk était mon oncle maternel. Comme beaucoup de survivants de traumatismes de guerre, ma famille garda le silence à propos de son histoire, mais sa présence fantomatique demeurait dans nos imaginaires.
Saute rapide dans le temps, nous sommes en 2010. Après la mort de ma mère, des questions m’ont perturbé : pourquoi a-t-il pris tant de risques ? Était-il imprudent, comme le disent les historiens ? Qui a trahi son group, et comment ? Comment a-t-il pu écrire des poèmes d’amour dans cet enfer ? Ma recherche sur son histoire va me conduire vers trois dames agées de 90 ans, agents de liaison de son groupe qui me décrivirent un vaste et puissant réseau , puis vers son amante, qui a gardé sa photo et ses poèmes sur sa table de chevet toute sa vie , ainsi qu’ aux familles des autres agents, qui partagèrent ses mémoires, des photos et des films.
Cette vie clandestine, une vie d’improvisation, de terreur, de courage, d’amitié profonde et de romance, et se terminant d’une façon surprenante, devint alors une source d’inspiration.